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Investir en Chine en 2015, opportunités et risques

Aujourd’hui j’invite un spécialiste du marché chinois pour présenter les opportunités et risques d’investir en Chine en 2015. Stéphane Grand est fondateur et associé gérant de S.J. Grand Financial and Tax Advisory avec plus de 18 années d’expérience en conseil financier et juridique sur près de 1 milliard de dollars d’investissements étrangers directs en Chine. Cliquer ici (en) pour obtenir plus d’informations.

1. Quelles sont actuellement les particularités du marché chinois ?

Aujourd’hui, le marché chinois est celui dans lequel les multinationales et les PME trouvent probablement les meilleures opportunités de croissance au monde. Il ne faut cependant pas minimiser les risques liés à la complexité culturelle et réglementaire. Aujourd’hui, la Chine n’est pas un pays communiste comme l’Union Soviétique du XXe siècle, ni une démocratie libérale, mais plutôt une galaxie d’intérêts familiaux articulés entre eux par le pouvoir politique. C’est donc un marché très vaste, mais aussi assez fragmenté, présentant beaucoup d’opportunités mais au fonctionnement complexe.

2.  Quelles sont les opportunités à saisir en Chine en 2016 ?

Comme beaucoup de pays ayant connu un développement récent, la Chine a fait du saute-mouton avec la technologie. Il est donc évident que les opportunités à saisir en 2016 sont centrées sur le commerce électronique et le commerce mobile. Les opportunités pour les sociétés étrangères sont réellement présentes pour toucher rapidement un grand nombre de consommateurs aussi bien pour le commerce électronique que pour le B2B. Il est cependant important de ne pas négliger l’existence de certains acteurs locaux, ainsi que l’attitude protectionniste à leur égard des pouvoirs publics.

Comme toujours en Chine, il convient d’étudier une stratégie commerciale adaptée au pays, mais il convient aussi de rester flexible. Enfin, il est absolument primordial de posséder une structure juridique et une stratégie légale permettant de faire remonter les profits vers l’étranger.

3. Et quels sont les risques ?

Comme le disait George Bush, ici les incertitudes ne nous sont pas familières. Il y a plusieurs risques qu’il convient plus particulièrement de prévenir ou d’anticiper en cette période de transition de la Chine.

Le premier est comme toujours des règles de droit plutôt flexibles et une application de la réglementation en faveur des parties locales. Pour ceci, il faut se positionner stratégiquement dans ses transactions pour ne courir aucun risque légal sur les points les plus importants, de la structuration, jusqu’à la sortie des profits.

Un autre risque encore plus spécifique à cette époque, c’est-à-dire une transition entre une économie en plein développement et une économie plus mature, est celui des secousses liées aux nouvelles orientations politiques. En effet, les campagnes anticorruptions ont changé les habitudes de consommation d’une partie importante de la population, cette même population disposant d’un revenu suffisant pour intéresser les sociétés étrangères. Elles ont également créé des barrières dans l’esprit des fonctionnaires, qui redoutent de prendre des initiatives, paralysant ainsi certaines de leurs actions quotidiennes, même si celles-ci restent à la fois légales et utiles à la population.

Enfin, il n’est pas impossible que dans les mois ou les années à venir, un resserrement de la politique étrangère chinoise conduise à encore plus de protectionnisme. Ainsi, les entreprises étrangères souhaitant s’implanter en Chine pourront en éviter les pièges grâce à une réelle étude du marché.

4. Comment financer et structurer mon investissement en Chine ?

Le financement d’un investissement étranger en Chine est toujours une chose assez complexe. La réglementation chinoise très protectrice de l’équilibre en devises empêche les entreprises étrangères d’augmenter facilement le capital d’une filiale en Chine. Par ailleurs, comme toujours, les banques locales ne prêtent que très rarement aux entreprises étrangères. Soumis à ces deux contraintes, l’investisseur étranger en Chine doit bien prévoir ses besoins de financement, car il n’aura pas nécessairement la capacité de répondre en temps et en heure à des besoins de liquidités le moment venu.

Quant à la structuration, l’utilisation d’une société holding offshore demeure utile pour des raisons de souplesse. Ceci étant, la nouvelle réglementation fiscale chinoise a ramené sous l’égide du percepteur chinois les transactions faites à l’étranger ayant pour but de réduire l’imposition en Chine. On ne peut que féliciter l’administration chinoise pour la mise en place d’un système réduisant l’évasion fiscale. Cependant, tant que les changements dans l’actionnariat des sociétés demeureront aussi difficiles qu’ils le sont aujourd’hui, il conviendra toujours d’intercaler entre les propriétaires et l’investissement en Chine une structure établie dans une plateforme, à la fois plus souple et plus sûre. En l’occurrence Hong Kong demeure la meilleure plate-forme pour installer une société holding en Chine.

5. Quels sont les facteurs clés de succès sur le marché chinois ?

Les facteurs clés de succès sur le marché chinois sont le réalisme, le sens commun ainsi que la souplesse. Il ne faut pas prévoir à très long terme, si les bases ne sont pas couvertes à court terme. Il est essentiel de toujours garder l’œil sur la rentabilité immédiate, car un projet mal engagé aujourd’hui ne pourra devenir rentable demain.

Par ailleurs, il faut toujours se rappeler qu’avec un système judiciaire plutôt imprévisible, il faut toujours proposer la meilleure position stratégique possible. Lorsqu’une stratégie ne semble pas fonctionner ou qu’il n’y a pas de soutien de l’administration locale, il ne faut pas attendre d’avoir consommé ses ressources pour changer sa trajectoire. Au contraire l’anticipation et le mot d’ordre pour une entreprise étrangère basée en Chine.

Article rédigé par Stéphane Grand de S.J. Grand Financial and Tax Advisory (en) en partenariat avec Laurence pour Daxue Consulting (en)